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Texte et mise en scène : CHRISTEL MILHAVET

 

Collaboration artistique : HERVINE DE BOODT

Scénographie : PHILIPPA BUTLER

 

Visuel : VIRGINIE POURCHOUX

Avec : ANNE-HÉLÈNE ORVELIN,  HERVINE DE BROODT

Spectacle créé en décembre 2014 au Théâtre de La Jonquière à Paris.

USURPATION

 

Résumé de la pièce (pour deux femmes) :

 

Camille est obsédée par l’idée d’écrire. Elle pense qu’elle en est empêchée par l’existence d’une femme écrivain célèbre. Elle décide alors de séquestrer l’écrivain pour lui demander d’écrire son prochain roman sur elle. 

Deux femmes. L’une célèbre, l’autre pas.

L'une des femmes veut devenir l'autre. On assiste à un chassé-croisé d'altérités spéculaires. Cette pièce ouvre une série de questionnements : qu’est-ce qu’on est vis-à-vis des autres ? Qu’est-ce que l'on croit être ? Qu’est-ce qu’on est réellement ? Dévastée par une misère affective, l’une sollicite l'autre de manière brutale car ce qui importe avant tout dans la vie, c'est d'être capable d'entrer en contact avec un autre être humain. Sans cela, vous êtes mort ! Dans cette pièce, cette préoccupation est poussée jusqu'à l'extrême. La recherche de l'autre devient un duel, une fusion des contraires.

C’est une pièce qui éclaire deux thèmes : la solitude des individus et le déchirement d’un couple.  

 

Cette fiction théâtrale est construite sur l’alternance de monologues, dialogues et apartés.

 

Au début de la pièce, Camille est seule, isolée, à la limite de la folie. Elle parle à voix haute comme si elle s'adressait à une caméra imaginaire qui l’observerait. En définitive sa solitude est vécue comme un enfermement.

Le récit de Camille exprime une fascination morbide pour une autre femme. Elle a envie d’écrire ou, au moins, exister par la création de quelque chose. Elle ne sait pas vraiment si son désir de création pourrait être comblé par l'écriture d'un roman ou la réalisation d'un film. Elle a besoin d’être reconnue pour une création artistique. Son obsession est de rencontrer l’écrivain sur qui elle projette l’objet de sa fascination mais aussi de toutes ses frustrations. Elle pense qu’elle-même n’est rien, tandis que l’autre femme, parce qu’elle est célèbre, est tout.

 

Lors de sa rencontre avec l’écrivain, celle-ci semble mépriser Camille qui se sent provoquée par son arrogance. Elle décide alors de la séquestrer avec le projet dément de lui demander d’écrire sur elle. Mais ce n’est pas Misery de Stephen King ! (Misery est un roman de Stephen King publié en 1987. Dans ce roman, un écrivain est recueilli après un grave accident par l'une de ses admiratrices et l’écrivain se retrouve contraint et forcé d’écrire).

 

Je veux montrer la fascination d’une femme pour une autre femme, fascination qui est aussi celle de la célébrité. Camille prend enfin le pouvoir quand elle domine l’écrivain, mais elle ne peut le faire que par la force et la contrainte. Elle place l’écrivain sous sa coupe, en position de passivité et d’écoute. Camille s'exprime alors dans une sorte de délire verbal, elle se lâche, développe sa pensée, l'expression de ses sensations face à l’autre femme qui choisit le silence comme défense et arme absolue face au trop plein de Camille qui se sent comme en représentation devant cette femme tant admirée. Peut-être imagine-t-elle des caméras qui l’observent comme dans une émission de télé réalité et croit-elle que cela serait son heure de gloire ? Je laisse se déployer sa parole à la limite de la logorrhée. Elle interprète sa propre parole, son propre discours.

 

La situation se renverse dans la dernière demi-heure de la pièce, à l’acte 4. Tout ce qui vient de se passer n’était-il donc pas réel ? Etait-ce le rêve de Camille assoupie ? Etait-ce le nouveau roman de l’écrivain ? On retrouve les deux femmes dans ce qui semble être une relation amoureuse ou plutôt une passion destructrice.

Mais la problématique semble être pourtant la même, l’une écrit et l’autre n’est toujours pas publiée. Ce qui s'est déroulé au début de la pièce n’était peut-être que la projection de Camille ou le futur roman de l’autre. L’interprétation est laissée libre. Les lectures sont multiples. Je veux montrer que la pièce change de dimension et les personnages d’identité, passant du cauchemar à la réalité sans que l’on puisse déterminer avec certitude où l’on est. Mais les rôles aussi se renversent. L’écrivain domine puis sera à nouveau en position de faiblesse.

 

Scénographie et mise en scène

 

Je souhaite un plateau très éclairé, encerclé par des projecteurs. Mais les éléments de décor resteront réalistes, « habités », reflétant la personnalité de Camille ; il s’agit de sa chambre et les éléments du décor seront des objets, une armoire, un lit, un bureau qui auront déjà servis et dans lesquels on pourra imaginer qu'ils ont une histoire. Mais la pièce ne sera pas surchargée et plutôt dépouillée. C’est son lit qui est encombré. Toute sa vie est sur son lit (livres, cartons, carnets, photos, etc.)

 

Nous sommes dans une pièce contemporaine, moderne. Ma culture est aussi celle du cinéma et mon regard est aussi un regard caméra. Je perçois le plateau, la scène comme un cadre. La mise en scène sera en mouvement, sera cinématographique avec l’alternance de « gros plans » et de « plans larges », mais sans être limitée par la pellicule. Je veux jouer des interférences entre le théâtre et le cinéma, monter cette pièce comme un film.

L’actrice sera souvent sur le devant de la scène, très éclairée, ou avec une poursuite de lumière sur elle. Ou bien parfois elle pourra être « bord cadre » presque isolée sur les côtés de la scène. Le langage cinématographique sera ainsi traduit sur scène par certains déplacements et certains types d’éclairage (utilisation de la lumière vive, alternance d’éclairage sur les visages, par exemple : une partie sombre du visage de l'une s'unit à la partie plus éclairée de l'autre. Intensité blanche et demi éclairage facial, etc.)

 

Jusqu’au dernier acte, des éléments de cinéma feront partie du décor (projecteurs, caméra, rails de travelling, un machiniste derrière un projecteur, etc.) pour souligner de façon non ostentatoire que les personnages se donnent en spectacle et que nous sommes dans une fiction. Ce « dispositif cinématographique » sera maintenu pendant les 3 premiers actes mais à l'acte 4 les deux femmes se retrouvent dans une intimité, une réalité de vie de couple et la lumière sera plus neutre, plus douce. Dès l’acte 3, le décor est différent : un peu plus bourgeois, une bibliothèque, un canapé, des coussins. Je souhaite reproduire un dessin à la manière d’Andy Warhol, faire une sorte d’imitation du tableau « des quatre Marilyn», avec mes deux comédiennes. Ce choix de Warhol renvoie à son expression fameuse de «15 minutes of fame », au « quart d’heure de célébrité », et c’est aussi ce qu’évoque ma pièce en toile de fond.  Cette toile sera présente seulement dans l’appartement de Camille et à la fin, à l’acte 4.

 

Je souhaite pouvoir tirer parti des univers différents apportés par mes deux comédiennes et moi-même pour faire évoluer le travail et la mise en scène proposée. Je veux pouvoir enrichir la vision précise des personnages que j'ai eue lors de l'écriture, par l'apport et les réflexions des deux comédiennes : ce sont dans les répétitions entre elles que se dessinera et s’incarnera la relation.

En quelque sorte, le cheminement fera le chemin. Et à mes comédiennes je dirais : « Osez, osez, il sera toujours temps de doser ! ».

La mise en scène sera suffisamment souple pour que le texte puisse se déployer en des sens très divers. Je souhaite qu’il puisse y avoir plusieurs interprétations possibles.

Mais le jeu se focalisera sur le « je » dans son extériorité radicale. Le jeu sera tantôt vraisemblable tantôt à la limite de l’outrance.

 

La musique et la danse sont aussi très présentes. Deux danses successives à la fin viendront ponctuer la relation entre les deux femmes. Notre choix se porte sur une chanson de Christophe : Parle lui de moi  sur l’album  Aimer ce que nous sommes. Le morceau débute au son d'arpèges de piano fragiles pour monter en crescendo mélodramatique jusqu'à des explosions de « space rock lyrique » tressés de cordes et de guitares abrasives.

 

Description des personnages :

 

CAMILLE (Mélanie Vaugeois) : femme de 35/40 ans. Je ne souhaite pas évoquer le personnage par le biais de sa psychologie. Je préfère parler d’invention de jeu avec mon actrice. Mais s’il faut définir Camille je peux dire : narcissique, « border line », égocentrique, séductrice. Dans la première partie de la pièce, elle se pense décalée et seule, lorsqu’elle séquestre l’écrivain. Au dernier acte, elle devient plus humaine, plus authentique et vulnérable.

Camille sera toute entière dans l’actrice qui l’incarnera et l’on cherchera ensemble. Plus la gamme des inventions de jeu sera riche, variée et inattendue et plus le sentiment s’exprimera avec force.

Au début elle ne fait qu’exprimer la gamme de ses pensées et de ses sentiments, dans une sorte de monologues intérieurs et tantôt elle s’adresse au public. C’est dans la marche ininterrompue de ses pensées que se dévoile son tempérament passionné. C’est une femme en lutte continuelle avec elle-même et cette lutte sera particulièrement perceptible dans ses monologues intérieurs.

 

L’ECRIVAIN (Claire Puygrenier) : femme de 45/50ans. C’est une femme qui semble accomplie au premier abord. Digne, fière, elle peut paraître hautaine, supérieure. Elle aussi devient une autre, au dernier acte. Elle devient monstrueuse, égoïste, on comprend qu’elle vampirise sa compagne. La personnalité de l'une finit par déteindre sur celle de l'autre. Entre elles se joue une sorte de jeu sado-masochiste bien consenti. Elle  incarne un égoïsme sordide qui se nourrit de l’affection que lui porte Camille.

 

Ces deux femmes fonctionnent comme un couple. Bien qu'il n'y ait peu de comportement homosexuel, la proximité et l'intimité rendent ces êtres énigmatiques.

 

Pour le rapport entre les deux femmes, les films « Mulholland Drive » de David Lynch et « Persona » de Ingmar Bergman sont des références et des sources d’inspiration.

 

Les Comédiennes :

 

Mélanie Vaugeois (CAMILLE). Elle a acquis sa formation d’art dramatique entre autres à l’Ecole Florent, avec Michel Fau puis a suivi des stages : avec les réalisateurs Frédéric Fonteyne et Jean-Marc Moutout ; à Moscou avec Natalia Zvereva et Irina Promptova de l’Ecole Gitis ; avec les metteurs en scène Jean-René Lemoine, Guy-Pierre Couleau, Jean-Michel Rabeux. Elle a suivi une formation de chant lyrique avec Anne Dubost.

Au théâtre, elle joue avec la compagnie L’Organisation dirigée par Elodie Séguie (Les Rois du Catch), avec les pianistes Laurent Wagschal et Elise Kermanach dans un spectacle musical (Petit Elfe d’Andersen), avec la Compagnie L'Amour au Travail des pièces de Jacques Jouet : Annette entre deux pays (L’Archipel à Fouesnant), L'amour au travail (Théâtre du Rond Point à Paris), La Chatte Bottée mis en scène par Catherine Dasté (Cité de la Musique à Paris, Espace des Arts à Chalon sur Saône, Festival Marmailles à Rennes, Festival Théâtre à tout âge dans le Finistère) et Arlequin poli par l’amour de Marivaux. Elle a aussi joué dans Sans Voix d’Estelle Lépine mis en scène par Nathalie Conio (Le Phénix à Valenciennes) et dans Un tramway nommé Désir de T. Williams (rôle de Blanche), Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, Le Mariage de Gogol, Le Concile d'amour d'Oscar Panizza, Léonce et Léna de Georg Büchner… 

Elle a tourné dans Comme à Ostende, long métrage de Delphine Lehericey, dans Sexualités et désirs de français, téléfilm de Niels Tavernier et a tourné dans de nombreux courts-métrages.

Claire Puygrenier (L’ECRIVAIN). Actuellement en tournée avec Dom Juan de Molière, mis en scène par René Loyon, et avec lequel elle a également travaillé dans Le Tartuffe, Yerma de Lorca, La double inconstance de Marivaux, et Antigone de Sophocle.
Aussi, elle a joué dans Vida y muerte del poetacervantes  de J.Szajna, L'opéra de la lune de Prévert, B.M.C. d'Eugène Durif, Preparadisesorry now de Fassbinder, Promenades de Carmontelle de J.F. Prévand, La bête dans la jungle de Marguerite Duras (d'après Henry James), Jouer du piano ivre de Yann Allégret, Pères dus (théâtre en appartement), Inspecteur Laguerre de Lise Martin et J.L. Jacopin, Mademoiselle Marie adaptation du journal de Marie Bashkirtseff.

Elle a été associée à plusieurs créations théâtrales et chorégraphiques de la compagnie de rue Arscénic.

Elle poursuit sa formation auprès de Ferruccio Soleri, Françoise Merle, Gérard Hardy et PatrickPezin pour le masque, ainsi que Christian Rist, Christophe Galland, Elisabeth Chailloux, Jean-Louis Heckel…

 

 

L’Auteur :

 

Elle est d’abord scénariste et réalisatrice, après des études de philosophie et une licence en études théâtrales.

Elle a suivi les cours d'art dramatique de Véra Gregh et Jean-Laurent Cochet dans lesquels elle apprend l’art dramatique et la direction d’acteurs. Elle a récemment effectué un stage dans les cours Philippe Peyran Lacroix.

 

Court métrage réalisé : Le Banquet  d’après Platon (production Haut & Court) avec Alex Descas, Stéphane Rideau, Noël Godin…

Long métrage réalisé : Quarante avec Fabienne Babe, Fabrice Revault d’Allonnes…. (disponible en DVD avec le court-métrage en bonus)


En développement : L’Infantile avec Bruno Solo, Jean-François Stévenin et Christine Boisson (accords fermes des comédiens, en recherche d’une production)

Écriture : pièces et scénarios

Christel Milhavet

06.03.35.97.98

christelm1@yahoo.fr

http://www.facebook.com/christeldeQuarantelefilm

 

http://www.facebook.com/christel.milhavet

SPECTACLE EN PRODUCTION
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